hi handsome (otis)
:: rp oubliés
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L’impatience lui martèle le cœur, la joie dessine ses lèvres. Intenable, elle brasse du vent dans la maison : ici et là, pour enfiler une boucle d’oreille, sautiller sur un pied pour enfiler une chaussure (manquer de s’étaler de tout son long), commencer à se maquiller puis réaliser que ses cheveux ne sont pas assez propres, changer de vêtements pour finalement mettre une seconde boucle dépareillée. Une nouvelle chanson passe ; ça lui soulève le cœur comme un raz-de-marré ; Mazikeen se retrouve à chanter et danser, éparpillant un peu plus ses affaires. Elle perd du temps, se change une deuxième fois, fini par opter pour une nouvelle paire de chaussure avant de claquer la porte derrière elle. Elle dévale l’escalier avant de remonter en courant sur un : « Joder de mierda ! » Elle appuie sur le bouton, s’acharne avant de venir récupérer son téléphone et les clefs de sa voiture, prête enfin à partir.
(...)
Sous le ciel azur de Los Angeles, baigné d’un soleil à la morsure plaisante, elle avance ; petit coeur vibrant comme un fil tendu prêt à rompre. Les avenues larges et les palmiers défilent, sous une musique latine qu’elle chante. Chaque rayon de soleil caresse sa peau trop pâle, mais c’est son âme qui brûle ; consumée par cette impatience qu’elle n’arrive pas à retenir, qu’elle ne veut pas retenir.
Un autre jour, elle l’a aimé, Otis. Un amour pur, clair comme le ciel sans nuage qui domine son univers présentement. Cet amour, il ne s’est jamais vraiment éteint même si elle se refusera de l’admettre ; profondément marquée par cette absence qu’elle a elle-même provoquée, désirée. Mais ici, sous ce ciel parfait, les erreurs du passé, les regrets et les remords, plus rien n’existe. Elle ne les regarde pas ; préfère amplement la chaleur douce et tenace qui l’emplit à l’idée de revoir celui qui a été si important pour elle fut un temps.
Chaque pas la rapproche de cette angoisse qui prend lentement de plus en plus de place. Elle se rassure en pensant aux quelques messages qui avaient été si simples, si fluides… ! Qu’est-ce qui pourrait arriver de dramatique ? Débordante de joie, elle scintille dans ses yeux comme les reflets de l’océan, au loin, si loin. Plongée dans les terres, elle ignore la pointe d’anxiété, préférant embrasser son euphorie.
Un coup d'œil sur son téléphone ; elle consulte le plan pour savoir où tourner. Elle ralentit devant les fresques taguées, s’engorge de l’ambiance du quartier, se laisse guider dans la musique provenant de la Mariachi Plaza. C’est parfait, qu’elle se dit, alors qu’elle repère de loin l’enseigne du bar à vin. Elle, habillée d’un crop-top rose pâle, d’une jupe haute terminant à mi-cuisse noire, de chaussures nues, quelques bijoux ici et là, ses boucles onctueuses ramenées dans une coiffure simple ; elle s’avance. Elle est en avance ; c’est si rare, qu’elle espère qu’Otis le remarquera, elle qui passait son temps à se faire attendre, à débarquer en retard, lorsqu’elle n’oubliait pas.
Sourire figé aux lèvres, elle inspire profondément en s’avançant, une légère moue aux lèvres. Elle déteste arriver en avance ; elle déteste cette sensation d’attendre, de devoir ralentir, de devoir contempler ses pensées. Alors, elle se gorge de l’ambiance, jette un coup d’oeil à son téléphone. Cinq minutes de retard. Avait-il changé d’avis ? Mais qu’est-ce que c’est cinq minutes ? Le temps de se garer, de grimper un escalier, de nouer ses lacets, d’un collègue qui vous retient, d’un métro trop long. Elle soupire, tournant brusquement les talons pour se diriger vers le bar : elle fait alors ce qu’elle fait de mieux ! Sociabiliser et sourire. Et elle part dans sa quête de savoir si ils font des irish coffees, prête à draguer pour l’obtenir !
Véritable tornade dans le moindre de ses mouvements, c’est un verre à la main, qu’elle s’éloigne du bar ; elle heurte une masse plus grande qu’elle. « Por dios ! » qu’elle s’exclame, manquant de renverser son verre sur les vêtements de la personne. « Pardon, pardon ! » Elle relève le nez, papillonne des yeux en découvrant le visage d’Otis ; ses pommettes s'empourprent lentement. « Oh. Otis. » Elle pouffe de rire, un brin nerveuse. « Mais c’est moi ou tu as grandis ?? » qu’elle s’exclame, en ouvrant les yeux en grand. « Y a pas à dire, la puberté ça fait un drôle d’effet sur les hommes. » qu’elle complimente, maladroite. Elle pointe son index vers toi, l’enfonçant (ou pas) contre ton torse, dans une moue admirative. Malaise ne rime pas avec Mazikeen. « Tiens c’est pour toi. » qu’elle enchaîne en te tendant le verre. « Ils font pas d’Irish Coffee, mais ils ont accepté de faire ça, ils ont dit que ça te plairait. » qu’elle explique, finissant par se mordiller la lèvre.
(...)
Sous le ciel azur de Los Angeles, baigné d’un soleil à la morsure plaisante, elle avance ; petit coeur vibrant comme un fil tendu prêt à rompre. Les avenues larges et les palmiers défilent, sous une musique latine qu’elle chante. Chaque rayon de soleil caresse sa peau trop pâle, mais c’est son âme qui brûle ; consumée par cette impatience qu’elle n’arrive pas à retenir, qu’elle ne veut pas retenir.
Un autre jour, elle l’a aimé, Otis. Un amour pur, clair comme le ciel sans nuage qui domine son univers présentement. Cet amour, il ne s’est jamais vraiment éteint même si elle se refusera de l’admettre ; profondément marquée par cette absence qu’elle a elle-même provoquée, désirée. Mais ici, sous ce ciel parfait, les erreurs du passé, les regrets et les remords, plus rien n’existe. Elle ne les regarde pas ; préfère amplement la chaleur douce et tenace qui l’emplit à l’idée de revoir celui qui a été si important pour elle fut un temps.
Chaque pas la rapproche de cette angoisse qui prend lentement de plus en plus de place. Elle se rassure en pensant aux quelques messages qui avaient été si simples, si fluides… ! Qu’est-ce qui pourrait arriver de dramatique ? Débordante de joie, elle scintille dans ses yeux comme les reflets de l’océan, au loin, si loin. Plongée dans les terres, elle ignore la pointe d’anxiété, préférant embrasser son euphorie.
Un coup d'œil sur son téléphone ; elle consulte le plan pour savoir où tourner. Elle ralentit devant les fresques taguées, s’engorge de l’ambiance du quartier, se laisse guider dans la musique provenant de la Mariachi Plaza. C’est parfait, qu’elle se dit, alors qu’elle repère de loin l’enseigne du bar à vin. Elle, habillée d’un crop-top rose pâle, d’une jupe haute terminant à mi-cuisse noire, de chaussures nues, quelques bijoux ici et là, ses boucles onctueuses ramenées dans une coiffure simple ; elle s’avance. Elle est en avance ; c’est si rare, qu’elle espère qu’Otis le remarquera, elle qui passait son temps à se faire attendre, à débarquer en retard, lorsqu’elle n’oubliait pas.
Sourire figé aux lèvres, elle inspire profondément en s’avançant, une légère moue aux lèvres. Elle déteste arriver en avance ; elle déteste cette sensation d’attendre, de devoir ralentir, de devoir contempler ses pensées. Alors, elle se gorge de l’ambiance, jette un coup d’oeil à son téléphone. Cinq minutes de retard. Avait-il changé d’avis ? Mais qu’est-ce que c’est cinq minutes ? Le temps de se garer, de grimper un escalier, de nouer ses lacets, d’un collègue qui vous retient, d’un métro trop long. Elle soupire, tournant brusquement les talons pour se diriger vers le bar : elle fait alors ce qu’elle fait de mieux ! Sociabiliser et sourire. Et elle part dans sa quête de savoir si ils font des irish coffees, prête à draguer pour l’obtenir !
Véritable tornade dans le moindre de ses mouvements, c’est un verre à la main, qu’elle s’éloigne du bar ; elle heurte une masse plus grande qu’elle. « Por dios ! » qu’elle s’exclame, manquant de renverser son verre sur les vêtements de la personne. « Pardon, pardon ! » Elle relève le nez, papillonne des yeux en découvrant le visage d’Otis ; ses pommettes s'empourprent lentement. « Oh. Otis. » Elle pouffe de rire, un brin nerveuse. « Mais c’est moi ou tu as grandis ?? » qu’elle s’exclame, en ouvrant les yeux en grand. « Y a pas à dire, la puberté ça fait un drôle d’effet sur les hommes. » qu’elle complimente, maladroite. Elle pointe son index vers toi, l’enfonçant (ou pas) contre ton torse, dans une moue admirative. Malaise ne rime pas avec Mazikeen. « Tiens c’est pour toi. » qu’elle enchaîne en te tendant le verre. « Ils font pas d’Irish Coffee, mais ils ont accepté de faire ça, ils ont dit que ça te plairait. » qu’elle explique, finissant par se mordiller la lèvre.
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« Elle est cinglée… » Sourire aux lèvres, je fourre mon téléphone au fond de ma poche, me demandant déjà ce qui m’a pris d’accepter de la revoir. Ca fait si longtemps… Et pourtant, c’était si naturel de lui parler par messages que j’espère que ce sera aussi le cas demain, en face à face, en chair et en os.
Bordel, je vais la revoir.
J’ai arrêté de compter les années qui nous séparent de notre dernière entrevue – notre rupture si je me souviens bien –, et déjà je me demande ce qui a pu se passer dans sa vie durant tout ce temps. L’aperçu qu’elle m’a donné cet après-midi est loin de suffire à rassasier ma curiosité maladive alors que j’ai déjà épluché tous ses profils sur les réseaux un millier de fois. Mais cette fois-ci, je n’aurai aucun pseudo, aucune fausse identité derrière lesquels me cacher. Parce que si je me pose sincèrement la question de ce qu’elle est devenue, elle aussi doit avoir envie de dépoussiérer les souvenirs qu’elle a de moi.
T-shirt troqué contre un débardeur sobrement agrémenté d’une chemise de lin à manches courtes, j’ai essayé d’avoir l’air à peu près présentable en sortant de mon clapier. Elle ne va pas en revenir que j’habite à Santa-Monica, surtout si j’omets les détails et oublie de me vanter que j’occupe seulement un deux pièces, que je dors dans ma cuisine, que mon lit me sert de canapé et que les joints de la douche sont tellement usés que ma salle de bain fait plus souvent office de piscine intérieure qu’autre chose.
Mais j’ai la démarche confiante lorsque je traverse les rues à pied jusqu’au métro. Plus d’une heure de trajet en perspective et un total de vingt-quatre arrêts entre Downtown Santa Monica et Soto. Mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour Maze. Tout ça pour pas avouer que j’ai pas de caisse. Tout ça parce qu’au moment de recevoir son message, je me serais senti prêt à aller la retrouver à NYC à pied s’il le fallait.
Mais maintenant que je suis coincé contre une barre couverte d’empreintes digitales suspectes et que l’air suffocant du métro s’infiltre dans mes poumons, je commence à regretter de ne pas avoir suggéré un lieu de rendez-vous plus proche. On aurait été si bien en bord de mer… Mais non, je vais arriver brillant de sueur, obligé de traverser la ville debout, mon mètre nonante-et-un étant impossible à caser sur un siège à moins de me casser les genoux.
Doigts pincés autour d’un des boutons de ma chemise ouverte, j’agite l’étoffe frénétiquement en espérant me rafraîchir un minimum, l’autre main verrouillée sur un téléphone aussi bouillant que mon crâne. Pas de doomscrolling cette fois, j’essaie de compenser mon ignorance en oenologie par l’étude précipitée de ses termes les plus communs. Pas envie de passer pour le dernier des crétins devant mon ex. C’est une question de dignité.
Si Gates avait été là, il m’aurait sans doute dit de laisser tomber, que s’il existait un remède contre la connerie, on nous en aurait déjà prescrit une quantité industrielle. Mais même si je risque d’avoir oublié la moitié en arrivant, je m’occupe intelligemment pour une fois, délaissant volontiers toutes les paires de fesses qui habillent habituellement mon feed insta.
Combat vain face à mes lacunes, je ne rends les armes qu’une fois arrivé à bon port, heureux de retrouver l’air frais de l’Eastside mais rapidement découragé par les quelques minutes de marche qui m’attendent encore.
Et avec tout ça, les minutes qui défilent bien trop vite malgré la taille de mes enjambées. L’heure de rendez-vous dépassée, le souffle qui devient de plus en plus court à mesure que je presse le pas. Mais ma course s’achève enfin quand je repère l’enseigne indiquée par Maze.
Sans perdre plus de temps, je m’engouffre à l’intérieur. Une arrivée plus brutale que prévu lorsque je sens un corps heurter le mien, éclaboussant cette foutue chemise que j'avais tant essayé de garder intacte pendant le trajet...
« Putain mais faites attention », je m’agace aussitôt avant de me figer en croisant son regard. « Toi », que je constate d’un air hébété, brusquement perturbé par notre différence de taille qui ne m’avait jamais autant choqué qu’aujourd’hui.
Elle a l’air aussi perplexe que moi mais retrouve rapidement l’usage de sa langue, m’assénant déjà une remarque que je ne sais comment interpréter.
« Dis plutôt que c’est toi qui t’es tassée avec l’âge », que je rétorque sans réfléchir, accueillant entre mes doigts le verre brûlant qu’elle me tend. « Ça tombe bien, je mourais justement de froid », plaisanté-je en me demandant ce qu’il serait le plus urgent d’éponger entre mon front et le lin taché de marron. « Ça fait longtemps que t’es là ? », je demande alors en la suivant jusqu’à une table de deux, le stress montant en flèche à mesure que je la détaille.
La vérité, c’est qu’elle n’a pas changé et qu’elle est toujours aussi parfaite que dans mes souvenirs, encore plus belle que sur les quelques photos disséminées sur ses réseaux sociaux.
« Désolé pour le retard mais on n’était plus à quelques années près je suppose. » Rire nerveux, échange de regards gênés, je me sens mourir un peu plus intérieurement en sentant déjà mes genoux heurter les siens sous la table et manquer de renverser les verres pour la seconde fois.
« Décidément… Bon, avant que nos verres finissent vraiment par terre, ça te dit qu’on trinque à… euh… la puberté ? » Retrouvailles aurait été mieux, PEUT-ÊTRE ? Non ??
Bordel, je vais la revoir.
J’ai arrêté de compter les années qui nous séparent de notre dernière entrevue – notre rupture si je me souviens bien –, et déjà je me demande ce qui a pu se passer dans sa vie durant tout ce temps. L’aperçu qu’elle m’a donné cet après-midi est loin de suffire à rassasier ma curiosité maladive alors que j’ai déjà épluché tous ses profils sur les réseaux un millier de fois. Mais cette fois-ci, je n’aurai aucun pseudo, aucune fausse identité derrière lesquels me cacher. Parce que si je me pose sincèrement la question de ce qu’elle est devenue, elle aussi doit avoir envie de dépoussiérer les souvenirs qu’elle a de moi.
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T-shirt troqué contre un débardeur sobrement agrémenté d’une chemise de lin à manches courtes, j’ai essayé d’avoir l’air à peu près présentable en sortant de mon clapier. Elle ne va pas en revenir que j’habite à Santa-Monica, surtout si j’omets les détails et oublie de me vanter que j’occupe seulement un deux pièces, que je dors dans ma cuisine, que mon lit me sert de canapé et que les joints de la douche sont tellement usés que ma salle de bain fait plus souvent office de piscine intérieure qu’autre chose.
Mais j’ai la démarche confiante lorsque je traverse les rues à pied jusqu’au métro. Plus d’une heure de trajet en perspective et un total de vingt-quatre arrêts entre Downtown Santa Monica et Soto. Mais qu’est-ce que je ne ferais pas pour Maze. Tout ça pour pas avouer que j’ai pas de caisse. Tout ça parce qu’au moment de recevoir son message, je me serais senti prêt à aller la retrouver à NYC à pied s’il le fallait.
Mais maintenant que je suis coincé contre une barre couverte d’empreintes digitales suspectes et que l’air suffocant du métro s’infiltre dans mes poumons, je commence à regretter de ne pas avoir suggéré un lieu de rendez-vous plus proche. On aurait été si bien en bord de mer… Mais non, je vais arriver brillant de sueur, obligé de traverser la ville debout, mon mètre nonante-et-un étant impossible à caser sur un siège à moins de me casser les genoux.
Doigts pincés autour d’un des boutons de ma chemise ouverte, j’agite l’étoffe frénétiquement en espérant me rafraîchir un minimum, l’autre main verrouillée sur un téléphone aussi bouillant que mon crâne. Pas de doomscrolling cette fois, j’essaie de compenser mon ignorance en oenologie par l’étude précipitée de ses termes les plus communs. Pas envie de passer pour le dernier des crétins devant mon ex. C’est une question de dignité.
Si Gates avait été là, il m’aurait sans doute dit de laisser tomber, que s’il existait un remède contre la connerie, on nous en aurait déjà prescrit une quantité industrielle. Mais même si je risque d’avoir oublié la moitié en arrivant, je m’occupe intelligemment pour une fois, délaissant volontiers toutes les paires de fesses qui habillent habituellement mon feed insta.
Combat vain face à mes lacunes, je ne rends les armes qu’une fois arrivé à bon port, heureux de retrouver l’air frais de l’Eastside mais rapidement découragé par les quelques minutes de marche qui m’attendent encore.
Et avec tout ça, les minutes qui défilent bien trop vite malgré la taille de mes enjambées. L’heure de rendez-vous dépassée, le souffle qui devient de plus en plus court à mesure que je presse le pas. Mais ma course s’achève enfin quand je repère l’enseigne indiquée par Maze.
Sans perdre plus de temps, je m’engouffre à l’intérieur. Une arrivée plus brutale que prévu lorsque je sens un corps heurter le mien, éclaboussant cette foutue chemise que j'avais tant essayé de garder intacte pendant le trajet...
« Putain mais faites attention », je m’agace aussitôt avant de me figer en croisant son regard. « Toi », que je constate d’un air hébété, brusquement perturbé par notre différence de taille qui ne m’avait jamais autant choqué qu’aujourd’hui.
Elle a l’air aussi perplexe que moi mais retrouve rapidement l’usage de sa langue, m’assénant déjà une remarque que je ne sais comment interpréter.
« Dis plutôt que c’est toi qui t’es tassée avec l’âge », que je rétorque sans réfléchir, accueillant entre mes doigts le verre brûlant qu’elle me tend. « Ça tombe bien, je mourais justement de froid », plaisanté-je en me demandant ce qu’il serait le plus urgent d’éponger entre mon front et le lin taché de marron. « Ça fait longtemps que t’es là ? », je demande alors en la suivant jusqu’à une table de deux, le stress montant en flèche à mesure que je la détaille.
La vérité, c’est qu’elle n’a pas changé et qu’elle est toujours aussi parfaite que dans mes souvenirs, encore plus belle que sur les quelques photos disséminées sur ses réseaux sociaux.
« Désolé pour le retard mais on n’était plus à quelques années près je suppose. » Rire nerveux, échange de regards gênés, je me sens mourir un peu plus intérieurement en sentant déjà mes genoux heurter les siens sous la table et manquer de renverser les verres pour la seconde fois.
« Décidément… Bon, avant que nos verres finissent vraiment par terre, ça te dit qu’on trinque à… euh… la puberté ? » Retrouvailles aurait été mieux, PEUT-ÊTRE ? Non ??
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« Toi. » Déglutition silencieuse, mon cœur semble entamer une course folle, parachuté dans une pente raide ; les traits d’un corps masculin entre ses cils ombragés, l’adolescence abandonnée. Je me surprends à me demander quelle sensation m’habiterait à me glisser entre ses bras ; découvrir les différences dans son parfum ; sa présence autour de moi ; et son visage inaccessible. Je déglutis discrètement, le sourire accroché aux lèvres. Parler pour sauver les apparences ; parler pour m’éviter de me bouffer la langue d’anxiété et repousser ces questions qui reviennent brusquement envahir mes pensées. Des questions si intrusives que je ne veux pas affronter. « Mais c’est même pas vrai ! » que je bougonne à moitié, bien heureuse d’avoir enfilé des talons pour ne pas être plus minuscule encore face à lui. « C’est toi qui…. A décidément bu beaucoup de soupe. J’sais pas quand du coup. » que je pouffe légèrement de rire, n’ayant rien de franchement intéressant à dire à cela.
« Ça tombe bien, je mourais justement de froid » Cils qui bataillent, léger sourire aux lèvres, je prends le temps de détailler ton air ; incapable de savoir si c’est là une simple boutade ou une première remarque. J’ai toujours pris à cœur de rendre à l’aise les personnes que je côtoyais, enchaînant les marques d’affections et les petits services. Alors, je souffle doucement, la voix bien plus douce et tout à coup trop sérieuse pour si peu : « Je peux aller te chercher autre chose si tu préfères. » La simplicité dans le sourire, la simplicité dans le désir que cela plaise à Otis aussi. Tout. Tout pour qu’il passe un bon moment et souhaite peut-être me revoir. Je le souhaite profondément ; incapable de totalement m’avouer que si je suis de retour ici, à Los Angeles, c’est pour le revoir lui, lui et son idiot d’ami. Mais surtout lui ; dans l’espoir ridicule de réussir à tourner la page sur cette période si étrange de ma vie ; qui a réussi à laisser dans les sillages de mon âme des cicatrices que je peine à faire disparaître. Mais peut-être seront-elles toujours là et que je dois simplement apprendre à les accepter.
« Ça fait longtemps que t’es là ? » Alors que je me faufile avec toi jusqu’à une table pour y déposer nos verres, je relève mes yeux vers toi, le bout de mon nez, emportant un nouveau sourire malicieux à ma bouche ; les prunelles pétillantes. « Euh…. Quelques minutes.. ? » Incapable d’avouer que cela fait déjà vingt bonnes minutes que je suis ici. J’ai fait preuve d’une force incroyable pour repousser les noeuds de réflexions, le film de ce passé achevé trop vite. « Cela doit faire quatre ans que cela ne m’était pas arrivé. D’arriver à l’heure. » que je souffle, amusée ; me souvenant très bien du nombre de fois où il râlait sur ma gestion du temps pourrie, toutes les fois où il était posté contre l’encadrement de la porte à m’observer faire, prenant alors soudainement conscience que je ne suis pas et je ne serais jamais, quelqu’un d’organisé. Pas sur ces choses-ci. Une véritable tornade dissipée, catastrophe ambulante qui oubliait toujours quelque chose ! N’avais-je pas, après tout, oublié d’apporter le cadeau d’anniversaire de Gatito, alors que nous avions passé des jours à le choisir ensemble ? « Je mérite des applaudissements, je crois. » que je minaude doucement, non sans te tirer gentiment la langue.
Une fesse glissée sur la chaise, les jambes balancées, les genoux qui se cognent, comme tes mots à mon coeur : « Désolé pour le retard mais on n’était plus à quelques années près je suppose. » Le sourire de façade, la table secouée pour avorter cette sensation dégueulasse qui m'agrippe le cœur. Une ombre sombre qui côtoie l’éclat et l’espoir ; elle n’arrivera jamais à dévorer tout ça en une seule fois, non !
Voici un nouveau pouffement de rire qui s’échappe de mes lèvres, levant alors mon verre vers lui pour trinquer : « A la puberté. » que je glousse encore, ajoutant alors quelques mots après le choc de nos verres : « Et à nos retrouvailles. » Une gorgée d’avalé ; le regard qui glisse du verre à ses doigts ; de ses doigts à lui ; son visage et ses lèvres ; mes yeux cherchant déjà le sien et une connexion qui n’existe peut-être déjà plus. L’impatience toujours présente dans l’une des jambes qui tressaute un peu, j’ajoute, profondément sincère : « Merci d’avoir accepté, Otis. Ca me fait vraiment… » L’inspiration qui coule sur la langue, le souffle retenu lorsque ses yeux retombent sur moi. « … vraiment plaisir de te voir. » Le sourire presque timide d’afficher cette joie si franche, mais ça rayonne dans mon coeur ; jamais prête à me voir faucher par la vie. « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? » Je me redresse sur ma chaise, une légère moue amusée à la bouche : « Je me suis imaginée pleins de trucs différents avec ce que tu publies. » L’envie, la curiosité de savoir, d’en apprendre plus sur lui ; savoir peut-être si j’ai encore une chance d’avoir une place (aussi maigre soit-elle) dans sa vie. Parce que s’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que je ne veux pas répéter la même erreur une deuxième fois.
« Ça tombe bien, je mourais justement de froid » Cils qui bataillent, léger sourire aux lèvres, je prends le temps de détailler ton air ; incapable de savoir si c’est là une simple boutade ou une première remarque. J’ai toujours pris à cœur de rendre à l’aise les personnes que je côtoyais, enchaînant les marques d’affections et les petits services. Alors, je souffle doucement, la voix bien plus douce et tout à coup trop sérieuse pour si peu : « Je peux aller te chercher autre chose si tu préfères. » La simplicité dans le sourire, la simplicité dans le désir que cela plaise à Otis aussi. Tout. Tout pour qu’il passe un bon moment et souhaite peut-être me revoir. Je le souhaite profondément ; incapable de totalement m’avouer que si je suis de retour ici, à Los Angeles, c’est pour le revoir lui, lui et son idiot d’ami. Mais surtout lui ; dans l’espoir ridicule de réussir à tourner la page sur cette période si étrange de ma vie ; qui a réussi à laisser dans les sillages de mon âme des cicatrices que je peine à faire disparaître. Mais peut-être seront-elles toujours là et que je dois simplement apprendre à les accepter.
« Ça fait longtemps que t’es là ? » Alors que je me faufile avec toi jusqu’à une table pour y déposer nos verres, je relève mes yeux vers toi, le bout de mon nez, emportant un nouveau sourire malicieux à ma bouche ; les prunelles pétillantes. « Euh…. Quelques minutes.. ? » Incapable d’avouer que cela fait déjà vingt bonnes minutes que je suis ici. J’ai fait preuve d’une force incroyable pour repousser les noeuds de réflexions, le film de ce passé achevé trop vite. « Cela doit faire quatre ans que cela ne m’était pas arrivé. D’arriver à l’heure. » que je souffle, amusée ; me souvenant très bien du nombre de fois où il râlait sur ma gestion du temps pourrie, toutes les fois où il était posté contre l’encadrement de la porte à m’observer faire, prenant alors soudainement conscience que je ne suis pas et je ne serais jamais, quelqu’un d’organisé. Pas sur ces choses-ci. Une véritable tornade dissipée, catastrophe ambulante qui oubliait toujours quelque chose ! N’avais-je pas, après tout, oublié d’apporter le cadeau d’anniversaire de Gatito, alors que nous avions passé des jours à le choisir ensemble ? « Je mérite des applaudissements, je crois. » que je minaude doucement, non sans te tirer gentiment la langue.
Une fesse glissée sur la chaise, les jambes balancées, les genoux qui se cognent, comme tes mots à mon coeur : « Désolé pour le retard mais on n’était plus à quelques années près je suppose. » Le sourire de façade, la table secouée pour avorter cette sensation dégueulasse qui m'agrippe le cœur. Une ombre sombre qui côtoie l’éclat et l’espoir ; elle n’arrivera jamais à dévorer tout ça en une seule fois, non !
Voici un nouveau pouffement de rire qui s’échappe de mes lèvres, levant alors mon verre vers lui pour trinquer : « A la puberté. » que je glousse encore, ajoutant alors quelques mots après le choc de nos verres : « Et à nos retrouvailles. » Une gorgée d’avalé ; le regard qui glisse du verre à ses doigts ; de ses doigts à lui ; son visage et ses lèvres ; mes yeux cherchant déjà le sien et une connexion qui n’existe peut-être déjà plus. L’impatience toujours présente dans l’une des jambes qui tressaute un peu, j’ajoute, profondément sincère : « Merci d’avoir accepté, Otis. Ca me fait vraiment… » L’inspiration qui coule sur la langue, le souffle retenu lorsque ses yeux retombent sur moi. « … vraiment plaisir de te voir. » Le sourire presque timide d’afficher cette joie si franche, mais ça rayonne dans mon coeur ; jamais prête à me voir faucher par la vie. « Alors, qu’est-ce que tu deviens ? » Je me redresse sur ma chaise, une légère moue amusée à la bouche : « Je me suis imaginée pleins de trucs différents avec ce que tu publies. » L’envie, la curiosité de savoir, d’en apprendre plus sur lui ; savoir peut-être si j’ai encore une chance d’avoir une place (aussi maigre soit-elle) dans sa vie. Parce que s’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que je ne veux pas répéter la même erreur une deuxième fois.
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