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I miss you, I'm sorry ;; francesca

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i miss you, i'm sorryDo you remember happy together?
I do, don't you?
Then all of a sudden, you're sick to your stomach
Is that still true?
08/10/2024  MOCA
Rhys erra une fois de plus dans les vastes salles du musée, son refuge ces derniers jours. Le calme qui y régnait était presque oppressant, comme un écho du silence que Francesca lui avait imposé. Les messages sans réponse, les appels ignorés... Comme si elle avait effacé ces années d'amitié, d’intimité partagée, de confidences murmurées au creux des nuits étoilées de Los Angeles. Pincement au cœur alors qu’il s'arrêtait devant l’une des immenses toiles qui tapissaient les murs. Tout était noir et blanc, des nuances de gris qui se fondaient, se mélangeaient, mais ne se distinguaient jamais vraiment. Prisonnier de son monde binaire, incapable de voir les couleurs, comme s'il était condamné à ne jamais saisir toute la complexité du monde hurlant autour de lui.

Cela faisait cinq jours qu’il revenait ici, inlassablement, toujours à la même heure. Sanctuaire préféré de sa belle, l'endroit où elle venait pour fuir l'agitation de la ville et trouver un répit devant la beauté des œuvres. Combien de fois elle lui a détaillé les éclats de rouge et de bleu, au point qu’il distingue un peu mieux aujourd’hui le gris d’un vert à celui d’un rose. Depuis son retour à Los Angeles, il vivait avec cette douleur sourde, une absence qui le rongeait. C’était comme une plaie ouverte, une blessure qui ne guérissait pas, malgré les années passées à parcourir le monde, à essayer de l’oublier, ou du moins de s’anesthésier par la distance. Mais tout ramenait à elle. Chaque ville, chaque pays qu’il traversait portait l’écho de Francesca. Son rire, ses gestes, ses regards, cette chaleur rassurante qui l’avait accompagné si longtemps.

Il tourna dans la dernière salle, celle où se trouvait son tableau préféré. Un chef-d'œuvre qui, pour Rhys, n’était qu’un jeu habile de lumières et d’ombres, de contrastes sublimes. Pour Francesca, en revanche, il évoquait une cascade de couleurs vibrantes qu’il n’avait jamais su comprendre. Elle lui avait raconté, des années auparavant, à quel point les nuances de bleu et d’or l’emportaient dans une autre dimension, là où l'art effleurait l'âme. Et puis, il la vit. Debout, immobile, exactement là où il l’avait imaginée, face à cette toile qu’elle adorait. Souffle coupé, cœur à la dérive.

Sa Francesca.

Elle n’avait presque pas changé, comme un rêve figé dans le temps. Ses longs cheveux noirs caressaient son dos, l’élégance dans sa posture, et son visage impassible, perdu dans les méandres de l’art qui les a toujours rassemblés. Il s’avança, hésitant, chaque pas plus lourd que le précédent, jusqu’à se trouver à quelques mètres d’elle. Elle finit par tourner lentement la tête, heureux hasard, lorsqu’il croisa son regard. Combien il désirait que ça soit facile, pour Fran, qu’un sourire efface les erreurs et qu’ils n’aient rien de plus à faire pour que leurs âmes se lient aussi facilement qu’auparavant. Elle était tellement proche, à portée de main, et pourtant... elle lui semblait si loin. La distance n’était plus physique, elle était plus profonde, enracinée dans des silences trop longs, des non-dits qui les séparaient depuis des années. Rhys sentit une bouffée de désespoir l’envahir. Il avança doucement, avec la sensation que chaque pas l’amenait au bord d’un précipice. Figé, il se contenta de la regarder, comme pour retrouver cet équilibre qu’ils avaient perdu. Ses doigts fourmillaient, l’envie de caresser son visage, de replacer une mèche derrière son oreille l’empêchait de réfléchir de façon cohérente.

Francesca, soupira-t-il presque avec un sourire qui vint enfin se placer sur son visage. Et comme si des forces divines le poussaient à la serrer dans ses bras, il retrouva sa place légitime dans une étreinte tendre, où, bien vite, son visage se nicha dans ses cheveux, son doux parfum envoûtant sur ses épaules. Il avait retrouvé sa meilleure amie, celle qu’il aimait plus que tout, et le monde pouvait se colorer de toutes les nuances de l’arc-en-ciel, le plus bel éclat était toujours disséminé dans ses prunelles. Tu m’as tellement manquée. Trop vite, il la relâche, se permettant de glisser une mèche derrière son oreille. Un geste familier, peut-être trop, à l’image de tout ce qu’ils étaient : nébuleux. S’il te plait, laisse-moi t’inviter pour un café. Ou un thé. Proposition d’une voix douce, encore un peu secoué par ces retrouvailles.

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